jeudi 28 février 2013

Stéphane Hessel


Lebewohl, cher Stéphane Hessel !

     Vous êtes parti pour de bon, vous qui tant de fois avez failli ne pas revenir. Votre voix nous manque déjà, cette belle voix patiente et entêtée à la fois, porteuse de paix et de sagesse ; votre haute présence aussi, un peu voûtée par tant d’Histoire sur vos épaules d’homme du siècle ; votre écoute attentive et vos conseils enfin, vous si simple et si abordable.

     Vous avez essuyé bien des grains,  des attaques  et des revers. Les grains vous ont forgé un tempérament du meilleur acier. Les attaques étaient  attendues, car tant de bonté indispose toujours les moins généreux et les plus violents. Les revers sont inévitables, car l’humanité n’apprend que très lentement de ses expériences.

     Une vie s’éteint, mais un message reste. Vous avez eu le courage de descendre encore dans l’arène parce que vous sentiez de nouveau l’urgence d’agir. Et vous vous êtes battu avec des ressources insoupçonnées. Vous avez donné plus que votre dû,  vous avez été entendu plus que jamais. Nous vous relirons, nous vous écouterons encore et nous tirerons tous les enseignements  de ce que vous nous avez légué. Si « vivre, c’est transformer en conscience une expérience aussi large que possible » (A. Malraux), vous êtes allé jusqu’au bout du possible.

     Nous n’oublierons pas l’histoire de Jules et Jim.
 

 
 
Crédit photo : Centre d'Action Laïque


 

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