samedi 28 décembre 2013

Tel père, tel fils

Film de Hirokazu Kore-Eda

Le jour de Noel a offert aux cinéphiles un présent exceptionnel : l'oeuvre forte et sensible du réalisateur japonais sur le thème de la paternité est dans les salles.


 

 

Tel père, tel fils, prix du jury  au dernier Festival de Cannes, reprend, dans un registre intimiste et réaliste, le prétexte de La vie est un long fleuve tranquille : l'échange de deux bébés dans une maternité.

Le réalisateur Hirokazu Kore-Eda, né en 1962, tisse sur ce motif les fils de la paternité, de l'enfance et de la filiation, de la mémoire, de la famille et du couple, qui constituent la trame de son oeuvre (Maborosi, Après la vie, Nobody knows, Still walking, I wish).
 
Avec un traitement minimaliste dans des tons gris et bruns ponctués de rouges et bleus, un rythme lent soutenu par les Variations Goldberg, un regard puissamment documenté sur la texture urbaine et l'architecture de Tokyo, l'histoire progresse avec l'entêtement et la force de conviction de ces enfants qui en sont les véritables héros. Elle est servie par la véracité de ces derniers comme par la beauté polymorphe de leurs mères, interprétées par Machiko Ono et Yoko Maki (photo ci-dessous), et par les personnalités antagonistes des deux pères, Masaharu Fukuyama et Lily Franky. On retrouve dans Tel père, tel fils plusieurs des acteurs favoris du cinéaste.

 
Par petites touches, sans grands effets, mais avec une efficacité impressionnante, Hirokazu Kore-Eda nous rappelle quelques vérités : qu'un père est plus irremplacable pour son enfant que pour son employeur, que les femmes percoivent souvent les autres avec plus de justesse que les hommes, que le respect trop poussé des normes sociales conduit à la stérilité, que le monde a changé enfin et que l'humain doit en redevenir la fin.
 
Le portrait du Japon moderne ainsi brossé apprendra beaucoup aux Gaijins sur l'évolution de ce grand pays mal connu, Cipango toujours lointain et à jamais fascinant.
 
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