mercredi 3 avril 2013

D'Antoine Watteau à Dirk Braeckman via Hans Huber

Bozar, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, consacre en ce moment une exposition à Watteau, le peintre de la musique.

Watteau est un monde en soi et la thématique choisie encourage un dialogue toujours fécond entre deux arts majeurs. On s'en réjouit et délecte. Mais ce n'est pas tout. L'exposition est démultipliée par le regard du photographe Dirk Braeckman.

Je suis fasciné par le grand format de Braeckman accroché dans le hall de Bozar - sous la verrière, si vous voulez savoir. C'est un montage intriguant, une sous-exposition puissante avec un trou noir en son centre et sur ses marges, dans une ombre dense, des scènes de Watteau qui fluctuent, émergent, que l'on devine à peine. L'effet est des plus troublants car les personnages de Watteau semblent séparés de nous par l'épaisseur du temps, ou de la mémoire, ou de l'oubli. Sujets bien connus des tableaux du maître, les voici relégués à la périphérie.



 

Cette composition m'évoque la série de soleils noirs sur fond jaune peinte par l'artiste genevois Hans Rudolf Huber dans les années 1980. Un centre obscur y livre le même combat contre l'apparence de la vie qui s'obstine dans les marges : délicatesse des personnages chez Watteau revisité par Braeckman, intensité de la couleur jaune chez Hans Rudolf Huber.
 







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire